Et au pire, on se mariera raconte l'histoire d'une jeune (très jeune) adolescente qui n'a pas d'amis à part deux putes de son quartier. Qui déteste sa mère et idolâtre un ancien beau père pourtant loin d'être un saint. Qui tombe éperduement amoureuse d'un jeune homme ayant deux fois son âge. Bref, ce livre raconte l'histoire d'une fille brisée mais qui ne le sait pas. Vu les thèmes abordés, le livre pourrait être très lourd, mais étant raconté avec le point de vue naïf d'une fille de treize ans qui ne connait rien d'autre et qui trouve sa vie normale, ça ne l'est pas tant que ça.
Dès la première page, j'ai été saisie par le style d'écriture et le contexte. Je ne m'attendais pas à ce genre de narration. Aïcha raconte sa vie à quelqu'un, mais qui? Dans quel but? C'est un long monologue qui passe du coq à l'âne et qui se contredit sans arrêt alors qu'Aïcha confond fantasme et réalité. Une narratrice pas tout à fait fiable qui nous met toujours sur nos garde alors qu'on tente de démêler le vrai du faux.
Pour un petit livre d'à peine 150 pages, il est marquant! Quant à la fin... elle m'a rentrée dedans. Sincèrement, j'ai eu de la peine pour cette fille si jeune, brisée dès son enfance, ça ne donne pas de beaux résultats.
Chapeau à l'auteur pour réussir à faire vivre tant d'émotions en si peu de pages. Je ne suis pas surprise qu'une adaptation ciné s'en vienne. Et je lirai les autres livres de Sophie Bienvenu sans aucun doute.