Quatrième de couvertureUne famille belle et distinguée. Une île privée. Une fille brillante, blessée ; un garçon passionné, engagé. Un groupe de quatre adolescents - les Menteurs - dont l'amitié sera destructrice. Une révolution. Un accident. Un secret. Mensonges sur mensonges. Le grand amour. La vérité. | AboutTitre VO : We were liars Titre VF : Nous les menteurs Auteur : E. Lockhart Éditeur : Delacorte Press Première Édition : 2014 Genre : Contemporain Pages : 227 |
Mon avis
We were liars, c’est une famille riche, mais avant tout c’est une famille cassée. Pour faire les présentations rapides, il y a Harris Sinclair et sa femme, leur trois filles ainsi que leurs sept petits enfants dont trois ont le même âges à quelques semaines près. Cadence, celle qui nous raconte son histoire, son cousin Johnny et leur cousine Mirren. Sans oublier Gat, le cousin par alliance de Johnny. Si les quatre liars sont unis par un amour puissant malgré la distance qui les sépare le reste de l’année, les trois mères, elles, se battent à feu et à sang pour l’héritage, mais surtout pour l’amour et l’approbation de leur paternel. Ça créer une atmosphère très malsaine dans cette famille pour qui l’apparence et l’argent comptent plus que tout. J’ai très vite appris à les connaître et à en détester certains. À détester cette ambiance et ses valeurs étranges que les mères inculques à leurs enfants.
Heureusement, les liars n’en ont que faire de l’héritage et refusent de jouer le jeu. C’est donc principalement à eux que je me suis attachée. Cadence, qui est très étrange, brisée, mais forte à la fois. Johnny est un peu dur à cerner, mais il est drôle. Mirren est celle qui me ressemble le plus, ”She is sugar, curiosity and rain.” l’a décrit Cady. Elle est douce, très à l’écoute. Et Gat.. Gat, le rêveur. Il est engagé, a des convictions, ose dire son opinion haut et fort dans une famille où tout le monde se tait. C’est le grand amour de Cady, mais le patriarche n’aime pas que sa petite fille aînée s’amourache d’un garçon indien venant d’une famille de classe moyenne dont il tolère tout au plus la présence chaque été sur l’île.
Puis, surviens le fameux accident de l’été 15. Cady souffrent de migraines et ne se souvient plus de rien concernant cet été là. Elle doit se souvenir à son rythme que les médecins ont dit.. C’est donc deux ans plus tard, été 17, que Cady tente de recoller les morceaux de sa mémoire à l’aide de Johnny, Mirren et Gat. Comme c’est Cady la narratrice, on apprend les choses au même rythme qu’elle et j’avoue avoir élaboré des tas de théories tout au long de ma lecture.
Ce qui rend ce livre si particulier, c’est le style d’écriture. C’est poétique, étrange, flou, voir onirique. Parfois, on lit de courtes phrases entrecoupées comme un poème. Ou comme des pensées qui tourbillonnent dans l’esprit. Parfois, c’est un texte ordinaire. Les descriptions ”ne veulent rien dire”, des phrases se contredisent une à la suite de l’autre, certaines choses sont écrites sans qu’on en comprenne le sens, parfois j’allais jusqu’à me demander si ce qui était raconté était une métaphore ou si c’était réel. On passe d’une période à l’autre, du passé au présent et retour au passé. En gros, j’ai eu l’impression qu’une personne un peu instable me racontait sa véritable histoire de vive voix. J’ai eu beaucoup de mal à m’y faire au départ, je ne m’attendais pas à un livre qu’il faut poser de temps à autre pour prendre le temps de réfléchir. Je vous le dis, ne vous attendez pas à une petite romance young adult un peu nunuche, on en est très loin!
Moi qui veux toujours tout comprendre tout de suite, j’ai dû apprendre à me dire ”Arf, pas grave si je suis pas certaine d’avoir compris, je continue de lire.” Au final, c’est ce style d’écriture si particulier qui m’a accroché. Il y a quelque chose de tellement déroutant, mais surtout très beau et touchant dans cette façon d’écrire. L’auteur a réussi à me transmettre toutes sortes d’émotions uniquement à travers son écriture, sans même connaître le plus gros de l’histoire. Et donc, plus j’avançais dans l’histoire, plus il devenait impossible d’arrêter de lire.
Comme chaque fois que je termine un livre, je vais lire quelques avis sur la blogo pour comparer à ce que moi j’en ai pensé. J’ai trouvé que Mathilde C (Mille-et-deux-livres) a tellement, mais tellement bien décrit ce que je pense, il fallait que je la cite!
J’ai l’impression de ne pas trouver les mots exacts pour vous décrire ce que j’ai ressenti. D’un côté, j’aimerais vous expliquer à quel point cette histoire m’a bouleversée, ce torrent d’émotions qui m’a submergée. Mais d’un autre, je ne veux pas trop vous en dire, je ne veux rien vous gâcher car cette histoire, il faut la vivre. Il faut vivre ce malaise qui ne vous quitte pas de la première à la dernière page. Il faut vivre cette peur de découvrir la vérité tout autant que cette irrésistible envie de la découvrir. Il faut ressentir cette pression en arrivant à la fin, en regroupant les pièces du puzzle. Et surtout, cette surprise, ce choc quand enfin, on sait. Quand l’auteur dévoile tout et que cette révélation vous coupe le souffle et vous fait monter les larmes aux yeux. C’est là que j’ai su que c’était un coup de cœur. Là que j’ai su que ce livre m’avait définitivement marquée. Parce que ça m’a fait mal, ça m’a atteint en plein cœur. Ca m’a serré les tripes de l’intérieur et je suis restée hébétée devant mon livre.