Bien que j'avais hâte de découvrir ce livre qui a tant fait jaser, j'avais quelques apréhensions. J'ai suivie la vague de dystopie en même temps que le tout monde et ce n'est une surprise pour personne si je dis que ce genre est tombé aussi vite qu'il est arrivé. La raison? Pour entrer dans cette catégorie, un livre se doit de respecter pas mal de critères, ce qui rend difficile le fait d'écrire une dystopie originale. Plus j'en lis et moins je les apprécie, car plus je devine à l'avance l'histoire et plus j'ai d'impressions de déjà-vu.
Dès le premier chapitre, ce livre m'a balancé à la figure "Tu croyais me connaître ein? ET BIEN NON!" Sans blague, depuis Uglies, Le règne du Scorpion est la dystopie la plus originale que j'ai lu. Et mon dieu que c'était rafraîchissant!
Dans la plupart des dystopies, on se retrouve dans un univers qui a régréssé, finit les technologies, bonjour la faim et la privation, différentes castes divisent le monde, etc. Ici, pas du tout. L'univers est différent du nôtre, certes, mais il est comme on imagine le futur : rempli d'I.A. (Intelligences Artificielles). J'ai trouvé ça un peu déroutant au départ, car ces I.A. agissent et parlent comme des humains, dur dur d'imaginer une machine, mais j'ai finit par m'y faire.
En ce qui concerne les personnages, j'avoue avoir mis un certain temps à m'attacher à Greta. Je l'ai trouvé un peu trop terne. Comme si elle racontait son histoire de façon détachée, comme si ça ne la concernait pas. Bien entendu, son personnage "se réveille" comme elle le dit elle-même et là ça devient intéressant. D'autant plus que la fin peu expliquer l'impression de détachement dans la narration. (Non non, je ne dis rien, ne vous inquiétez pas).
Je me suis plus vite attachée aux autres ados du groupe de Greta. Ils ont chacun un petit quelque chose d'unique qui fait qu'on les aime avec leurs qualités et leurs défauts.
Le plus intéressant du livre reste, à mon avis, Talis. J'ai l'impression d'enfin retrouver un personnage aussi complexe et ambigü que Severus Snape. J'ai l'impression de me trouver face à trois personnalités différentes; une personnalité sadique et sans coeur, une personnalité douce et paternelle et une personnalité théatrale et complètement déconnectée. Je n'arrive pas à dire si Talis est supposé être gentil ou méchant. Je n'y arrive pas. D'un côté, ce qu'il fait est mal. Mais d'un autre côté, il pense toujours en fonction du "greater good".
Je ne mettrai pas de temps à lire le second tome parce que j'ai très hâte de connaître la suite de l'histoire et de pouvoir me faire une meilleure idée du personnage.
Une chose qui m'a énormément plu dans ce livre, c'est à quel point l'auteure a pu me surprendre. Je ne m'attendais pas à de la torture tant physique que psychologique, ni à tant de morts. Ce livre est plus dur que ce à quoi je m'attendais. Il y a aussi la surprise côté romance. Vous pensiez que le beau garçon rebel arriverait et ferait chavirer le coeur de la fille? Ah! L'auteur vous réserve une belle surprise. ;)
Par contre, la raison pourquoi je n'ai pas donné 5 étoiles, c'est que par moment, j'ai eu du mal à comprendre. J'ai trouvé que certains passages n'étaient vraiment pas clair. Traduction? Texte original? Aucune idée. Ce n'est pas bien grave, j'ai compris l'essentiel, mais ça fait un peu décrocher de l'histoire quand il faut relire des passages 2-3 fois pour être certaine d'avoir bien compris.
Dans l'ensemble, c'est une dystopie incroyablement originale (c'est presque un miracle!) qui mérite amplement toute l'attention qui lui accordée.